Cette pâte sert ensuite de base de travail pour le façonnage par le tourneur. Toutes les pièces sont réalisées à mains levées que ce soit lors du façonnage ou de la décoration ce qui rend chaque poterie unique. Les tourneurs répètent inlassablement les mêmes gestes pour réaliser les objets typiques marocains, du tajine au ziafa, le bol traditionnel utilisé pour boire la harira, la soupe du petit-déjeuner. Une première couche d’émail blanc est ensuite apposée sur la poterie.
Après un temps de séchage, vient l’étape la décoration. Le geste est précis, exécuté au koulm, un pinceau fabriqué en poil d’âne. Les motifs sont à l’image du Maroc, pluriels. Certains sont géométriques, hérités du folklore berbère. D’autres s’inspirent de la calligraphie arabe. Les couleurs aussi ont leur histoire. La couleur bleue, découlant du cobalt, tout particulièrement puisqu’elle a voyagé avec les premiers potiers de Fez à Safi. Mais c’est toute une palette de couleurs qui se déroule sous nos yeux : du jaune, du brun, du vert… La cuisson au four traditionnel, à près de 900°C, permet de fixer les teintes et de leur donner cet éclat caractéristique.